The girl with the skull tattoo

 

/spe.si.men/ Aurélie Blackgerm, tatoueuse à fleur de peau

‒ Pourquoi « Blackgerm » ?

‒ Personne ne pourrait le deviner. Ça ne vient pas de germ, le microbe, mais de « Germaine », mon surnom pendant toutes mes études, même les profs m’appelaient comme ça… Pourquoi ? Parce que j’avais un accent de fermière apparemment ! Le « black », c’est juste pour mettre un petit truc en plus (rires).

Le tatoo, Aurélie l’a dans la peau depuis l’enfance. « Ma tante était tatoueuse et comme ma grand-mère habitait au-dessus de son salon, je l’ai toujours vue travailler. C’est elle qui m’a fait mon premier tatouage, à 14 ans. C’était trop jeune mais c’était une autre époque… »

Avant de devenir « Blackgerm », Aurélie montait des expositions de peinture. « C’était plutôt des installations, style contemporain. Je peignais au rouleau, presque comme un peintre en bâtiment… Je me suis vite rendue compte que ce milieu n’était pas le mien. Je voulais revenir à des sujets que je faisais déjà : la nature, le botanique, des trucs qui ne marchent pas vraiment dans l’art contemporain… Je voulais aussi être plus proche des gens. »

Avec le tatouage, Aurélie se frotte aux peaux, travaille les surfaces pour mieux faire transparaitre l’intériorité. « C’est ce que je recherche : découvrir les histoires des gens, essayer de concrétiser ce qu’ils ont en tête par le dessin et le tatouage. »

Histoire après histoire, tatouage après tatouage, s’esquisse une oeuvre remplie de fleurs, de plantes et d’animaux. « Il a fallu du temps pour que je m’en rende compte moi-même. C’est venu tout seul et c’est aussi un mystère pour moi. »

‒ Personnellement, je pourrais être tenté de me faire tatouer mais je n’arriverais jamais à me décider…

‒ Souvent les gens réfléchissent et stressent beaucoup trop… C’est pour ça que j’aime participer à des conventions, les personnes sont beaucoup plus spontanées pour se faire tatouer.

‒ Toi, tu es plutôt spontanée ou réfléchie ? (en désignant ses tatouages sur le bras)

‒ Les deux. Il y des projets qui me trottent dans la tête depuis des mois, voire des années. Mais j’ai aussi des coups de coeur pour des dessins qui me parlent directement.

‒ As-tu un exemple ?

‒ J’ai une grande tête de mort dans le dos. Il correspondait à une période difficile que je traversais, j’avais l’impression de m’être pris plein de coups, un peu comme cette tête de mort qui a plusieurs dents en moins. Le fait qu’elle crache des flammes, ça veut dire qu’elle refuse de se laisser abattre, qu’elle continue…

Un dessin de 15 heures dont elle se rappelle encore la douleur. « C’est bizarre à dire mais, quand on a mal, il se passe quelque chose. Il y a une époque, quand j’allais me faire tatouer, je me faisais une playlist et je mettais ma musique à fond, du grunge. Associée à la douleur, c’était une sorte de voyage. Je rejetais quelque chose, comme quelqu’un qui va boxer dans un sac bien que je ne sois pas très sportive (rires). »

 



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